ORA/AZIONE. I versi di Martino Lo Cascio per Gaza (ita-fr)

Pubblichiamo, in italiano e in traduzione francese fatta dall’autore stesso, l’Orazione che Martino Lo Cascio ha scritto per Gaza, per i palestinesi e, a nostro avviso, anche un po’ per noi tutti…

«Mio figlio è morto diguno» – da Mohammad Sabaaneh – 30 seconds from Gaza

ORA/AZIONE

Non esiste più.
Non esisti più.
Non esiste niente.
Non resiste nulla.
Non ci sei più. Sei scomparsa.

Gaza, nostro cuore,
un minuto fa c’eri e abbiamo sperato
in un sussulto.
Un attimo dopo esangue
sacrificale, sfiatata, crivellata
in macerie e tranci d’ossa.
Gaza, fil di fiato
in rovine e bocche vuote,
oscena giostra di carrettini naïf
gavette opache e farmaci scaduti.
Invincibile, mai doma Gaza,
ti chiedo perdono, ti chiedo scusa,
e ai tuoi piedi
striscio per la vergogna,
dinanzi l’amputato paesaggio
ammutolisco per quanto sia volgare,
blasfemo, tardivo,
ipocrita, tenue, sbiadito,
questo mio pianto
quest’orazione da quattro soldi.

Non esiste più.
Non esisti più.
Non esiste niente.
Non resiste nulla.
Bisogna dirlo,
gridarlo.
Trafiggere si deve con questa verità
i colpevoli, gli assassini, i guerrafondai,
gli immobiliari e i loro sodali.
E noi
minchioni
a rincorrere il termine giusto
e loro a farci girare come biglie impazzite,
se genocidio sì… genocidio no…
E io che amo le parole e amo te,
i Gazawi e quell’ombelico d’Oriente
da cui tutti sorgiamo
sento che ci hanno fottuto.

Così t’hanno squartata,
sventrata, scorticata,
t’hanno vilipesa, offesa,
mascariata, frantumata
in schegge via via più sconce,
in conci di pietre fuse
ammonticchiate,
sepolcri enormi e inusitati
che in tumuli rammentano lo sfregio.

E i corpi, i corpi, i corpi
stanno ancora sotto
scandalo sommerso e prova del misfatto.
Quei corpi quei corpi quei corpi
hanno deciso di restar là
di non andare via.
Non ascolteranno
le prevaricazioni dei soldati
i diktat, le sirene, l’artiglieria,
non accetteranno l’ordine di sgomberare
di spostarsi dalle esatte traiettorie delle bombe,
dalle parabole perfette delle raffiche.
D’altro canto
ve l’avevano detto:
popolo avvisato, mezzo salvato.
Mi lascia colmo di stupore
questa loro cura, questo gentil gesto
prima che pressino il grilletto.
«Io te l’ho detto…
Il difetto è tuo…
È terrorista l’ostinazione a restare
in una terra ad altri promessa.
L’anima nostra è intatta».

Non troveremo più nulla.
Non ci attenderà più nessuno.
Forse,
prima dell’osceno repulisti,
forse, qua e là,
qualche schizzo rosso alle pareti,
cemento e sbarre divelte,
nient’altro che il calco,
la radiografia di una città,
la salma decomposta della terra,
i fusti bruciacchiati degli ulivi,
le foto smangiucchiate dei bisnonni,
sparuti cani spelacchiati con orbite incavate.
Troveremo della città lo scheletro,
ogni frammento a replicare
la supplica finale
di bimbi fatti a sgorbio,
a monconi, a pelle secca,
a occhi sgranati senza più domande.
Femori, tibie, costole,
peroni, clavicole, teschi, falangi,
tenuti insieme dall’impeto
di trattenere più a lungo la vita,
una fintavita che non s’arrende,
avvinta in quella nobile postura
che non la piega, non la piega
l’erede dei coloni occidentali.

Ma tu sappi,
la terra ha memoria
ogni zolla, ogni pietra, ogni granello,
ogni seme, ogni radice, ogni corteccia,
ricorda chi l’ha amata, dissodata, dissetata
e chi l’ama ancora
come la madre d’ogni madre
e lei, la terra, ricorda
chi l’ha devastata, insozzata,
torturata, sgozzata, sbriciolata,
e in scienza e coscienza stuprata
brano a brano.
La terra ha memoria
e salderà il debito
non so come non so quando
allo stivale che la spianò
e fece fiamme e fece inferno.

Ma tu, Palestina, in verità in verità ti dico
esisti ancora.
Hai solo mutato forma, struttura, profilo.
Ci sei
continui e t’espandi.
In noi
nei nostri passi
nelle nostre canzoni
nelle pieghe dei racconti che faremo ai nipoti
nell’intransigenza che avremo verso i criminali,
e bada bene, non ci faremo travolgere dall’odio,
non cederemo alla ovvia brama di vendetta,
terremo invece fede al patto antico,
alla tua infinita saggezza,
a quel che ci regge in convivenza,
che risorge dalla giustizia
non dalla vendetta, lo ripeto,
perché sia chiaro a me, a noi, a tutti i vostri morti,
che non ci avranno, che non contageranno la ferocia,
il sopracciglio malvagio, le bocche insanguinate.
No, Palestina, non temere
in noi vivrà la tua determinazione alla pace
l’amore per la terra, per i suoi frutti scarsi
ma onesti, gioiosi, solidali,
l’amore per le storie intorno alla brace
per gli Antenati che ti fecero Paradiso
adesso profanato.
Esisti allora,
resisti in ciascun atomo dell’esser nostro
e soprattutto, soprattutto
in ogni atto, in qualsivoglia retta azione,
perché lo dice persino la preghiera
a memoria imparata all’oratorio,
si pecca in parole, opere e omissioni.
Omissioni,
fratelli miei, sorelle mie.
L’omissione è peccato
ed io non voglio più peccare.

E voi?



* * *

«Quanto eri solo.» – da Mohammad Sabaaneh – 30 seconds from Gaza


ORAISON

Ça n’existe plus.
Tu n’existes plus.
Plus rien n’existe.
Plus rien ne résiste.
Tu n’es plus là. Tu as disparu.

Gaza, notre cœur,
il y a une minute encore tu étais là et nous avons espéré
en un sursaut.
L’instant d’après exsangue
sacrificielle, épuisée, criblée
en ruines et en morceaux d’os.
Gaza, à bout de souffle
décombres et bouches vides,
obscène carrousel de chariots naïfs
gavettes opaques et médicaments périmés.
Gaza invincible et jamais domptée,
je te demande pardon, excuse-moi,
et à tes pieds
je rampe de honte,
devant le paysage amputé
je reste sans voix tant sont vulgaires,
blasphématoires, tardives,
hypocrites, ténues, insipides,
mes larmes
ma prière de quatre sous.

Ça n’existe plus.
Tu n’existes plus.
Plus rien n’existe.
Plus rien ne résiste.
Il faut le dire,
le crier.
Il faut frapper avec cette vérité
les coupables, les assassins, les va-t’en-guerre,
les agents immobiliers et leurs acolytes.
Et nous
imbéciles
qui courons après le mot juste
et eux qui nous font tourner comme des billes folles
génocide… pas génocide…
Et moi qui aime les mots et qui vous aime,
les Gazaouis, toi et ce nombril de l’Orient
d’où nous provenons tous
je sens qu’on s’est fait baiser.

Ainsi ils t’ont éventrée,
déchirée, écorchée,
ils t’ont vilipendée, offensée,
maculée, brisée
en éclats de plus en plus sordides,
en morceaux de pierres fondues
entassées,
sépulcres énormes et inhabituels
qui, en tumulus, rappellent l’outrage.

Et les corps, les corps, les corps
sont encore là, sous terre,
scandale enfoui et preuve du crime.
Ces corps, ces corps, ces corps
ont décidé de rester là,
de ne pas partir.
Ils n’écouteront pas
les abus des soldats,
les diktats, les sirènes, l’artillerie,
ils n’accepteront pas l’ordre d’évacuer,
de s’éloigner de la trajectoire exacte des bombes,
des paraboles parfaites des rafales.
D’un autre côté,
on vous l’avait dit:
un peuple averti en vaut deux.
Leur attention, leur geste aimable
avant qu’ils n’appuient sur la gâchette
me stupéfient.
« Je te l’ai dit…
C’est toi qui as tort…
C’est terroriste que de s’obstiner à rester
sur une terre promise à d’autres.
Notre âme est intacte. »

Nous ne trouverons plus rien.
Personne ne nous attendra plus.
Peut-être,
avant ce faire place nette obscène,
peut-être, ici et là,
quelques éclaboussures rouges sur les murs,
du ciment et des barres arrachées,
rien d’autre que le calque,
la radiographie d’une ville,
le cadavre décomposé de la terre,
les troncs brûlés des oliviers,
les photos rongées des arrière-grands-parents,
les chiens maigres et pelés aux orbites creusées.
De la ville nous trouverons le squelette,
chaque fragment reproduisant
la supplique finale
d’enfants mutilés,
amputés, à la peau sèche,
aux yeux écarquillés sans plus aucune question.
Fémurs, tibias, côtes,
péronés, clavicules, crânes, phalanges,
maintenus ensemble par la volonté
de prolonger la vie,
une fausse-vie qui ne se rend pas,
figée dans cette noble posture
qui ne la plie pas, ne la plie pas,
l’héritière des colons occidentaux.

Mais sache-le,
la terre se souvient,
chaque motte, chaque pierre, chaque grain,
chaque graine, chaque racine, chaque écorce,
se rappelle ceux qui l’ont aimée, labourée, abreuvée
et ceux qui l’aiment encore
comme la mère de toutes les mères
et elle, la terre, se souvient
de ceux qui l’ont dévastée, souillée,
torturée, égorgée, émiettée,
et en toute connaissance de cause violée
morceau par morceau.
La terre se souvient
et elle fera payer sa dette,
je ne sais pas comment, je ne sais pas quand,
à la botte qui l’a aplatie,
qui a fait les flammes et qui a fait l’enfer.

Mais toi, Palestine, en vérité, en vérité, je te le dis,
tu existes encore.
Tu as seulement changé de forme, de structure, de profil.
Tu es là,
tu persistes et tu t’étends.
En nous,
dans nos pas,
dans nos chansons,
dans les récits à nos petits-enfants,
dans l’intransigeance envers les criminels,
et attention, nous ne nous laisserons pas submerger par la haine,
nous ne céderons pas à l’envie évidente de vengeance,
nous resterons fidèles à l’antique pacte,
à ta sagesse infinie,
à ce qui nous permet de vivre ensemble,
qui renaît de la justice
et non de la vengeance, je le répète,
afin qu’il soit clair pour moi, pour nous, pour tous vos morts,
qu’on ne nous aura pas, que la férocité,
les sourcils maléfiques, les bouches ensanglantées
ne nous contamineront pas.
Non, Palestine, n’aie pas peur,
ta volonté de paix vivra en nous,
ton amour pour la terre, pour ses fruits rares
mais honnêtes, joyeux, solidaires,
ton amour pour les histoires autour du feu,
pour les ancêtres qui ont fait de toi un paradis,
aujourd’hui profané.
Existe donc,
résiste dans chaque atome de notre être
et surtout, surtout
dans chaque acte, dans chaque action juste,
car même la prière
apprise par cœur à l’oratoire le dit,
on pèche par paroles, par actes et par omissions.
Omissions,
mes frères, mes sœurs.
L’omission est un péché
et je ne veux plus pécher.

Et vous ?

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